Mon désir de voyage

Il y a quelques mois j’ai eu un grand vide. Que fais-je, qui suis-je, où vais-je, qu’est ce que je vais devenir? Bref, pas tout rose, peur de décevoir ma famille, tiraillé entre « ce qu’il faut faire pour devenir adulte » et « ce que j’aimerai faire pour devenir adulte », ce fût un moment de grande réflexion, pour me rendre compte que j’avais la réponse sous les yeux.

Je me souviens à 17 ans je surfais sur internet (je venais de découvrir ça au lycée, c’était magique!!) en cherchant des ONG pour lesquelles travailler parce que décidément, non, l’étude de cas des pinces à linge ça n’était pas mon truc. Ah! Bienheureuse jeunesse qui pense changer le monde en intégrant une ONG!! Je suis vite redescendu de mon nuage, me rendant compte que pour bosser dans l’humanitaire, il fallait des diplômes!

Ah bon? Pourquoi?! Ben oui, logisticien, chef de projet, ça n’est pas inné. C’est un vrai métier qu’il faut apprendre, et apparemment, je n’étais pas dans la bonne branche scolaire. Qu’importe, j’ai continué mon parcours, avec toujours cette envie, en partant 2 fois en Inde d’aider les gens.

C’est beau hein! Pour un peu ça me tirerai une larmiche. C’est sûre que tout le monde ne pense pas la même chose. « L’humanitaire n’est pas un métier, ne paie pas, n’offre aucune garantit ». Bref, pourquoi aider pour pas un rond?

Alors déjà, si les métiers de l’humanitaire, ça paie. C’est sûre que je ne vais pas avoir le salaire d’un banquier suisse, mais il y a des gens sur Terre qui en vivent et ils ne font pas partie d’une famille aristocratique plein au as! Avant je voulais travailler pour gagner plein d’argent et voyager, maintenant je vais voyager pour travailler et gagner peut d’argent. Au final, je m’y retrouve.

Ensuite, pour quoi aider ailleurs quand tant de gens souffrent en France. Deux abréviation vont suffire: CAF et RSA. D’autres mots peuvent s’y ajouter: Aide de Retour à l’Emploi, Allocation Chômage, allocation de rentrée scolaire, prime de déménagement, Mutuelle, CMU, CPAM, MSA, Emmaüs, Les Resto du Cœur, Secours Catholique, bref, autant d’institutions et de primes, d’aides, et de structures diverses et variées pour nous aider, nous Français. Certain vont dire « ah oui, tu les connait bien toi les primes d’allocation chômage!! ». Oui et alors? Ça n’est pas moi qui les ai inventé ces aides, je n’ai pas à me sentir coupable. Mais vous peut-être, qui le pensez, devriez vous vous sentir coupable de ne rien faire contre..

Oui parce que c’est ça aussi qui me chagrine. Voir quelque chose de mal, le dire, le dénoncer (sur FB, en famille, entre amis) mais une fois rentré chez soi, et bien plus rien, on oublie. Moi je n’oublierais pas cette maman Indienne et ces 2 enfants, sa petite fille pied nu, son bébé qu’elle avait dans les bras et qui avait le nombril ressortant d’au moins 5cm me demandant de lui acheter du lait en poudre. Et moi comme une conne je l’ai envoyé paître, ayant peur d’avoir tout ne ribambelle de mendiants à mes trousses. Sérieusement ça m’aurait couté quoi? 6€? 2 nuits dans une chambre d’hôtel en Inde, un menu sandwich à la Brioche Dorée en France. Voilà, ce genre de comportement que moi même j’ai eu, ça m’énerve. Je raconte la misère et quand elle est sous mes yeux, je fais rien contre.

Alors j’ai décidé que non, je ne repartirais pas dans un pays en voie de développement, pour faire du tourisme, prendre en photo la misère et repartir avec tout ça dans mes bagages. Certain y arrive, certain en font leur métier, moi je ne peux pas.

J’ai donc décidé de prendre ma vie en main et de changer d’orientation, ou plutôt de bifurquer. Je veux travailler dans des ONG de développement, et à terme, dans une ONG défendant le droit de femme. C’est un peu devenus mon cheval de bataille depuis mes voyages en Inde.

Alors oui ça risque d’être difficile psychologiquement, physiquement et financièrement, mais franchement, qui a dit que la vie était simple?


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *