Cao Maï et l’anniversaire de la mort du cousin

Avant même que je n’arrive au Vietnam, Mai, ma traductrice accompagnatrice, m’a proposé d’aller quelques jours voir sa famille à Cao Mai. Elle voulait que je rencontre ses grands-parents, que nous participions à l’anniversaire de la mort d’un cousin et visiter les tombes des rois Hùng. Bon, visiter des tombes et rendre visite à des grands-parents, je sais faire. Mais l’anniversaire de la mort du cousin.. qu’est-ce que c’est que ce truc ?!!

J’étais donc assez curieuse de cet évènement même si après avoir appris toutes ces histoires de génies, d’autels dédiés aux morts et de temples dédiés à la famille, je commençais à m’en faire une idée.

Avant de partir nous sommes allées au marché pour acheter des offrandes pour les ancêtres et pour la famille. C’est un endroit haut en couleur et en odeur!

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J’ai vu pour la 1ere (et dernière) fois des insectes à manger!! (enfin je suppose qu’ils étaient à manger sinon je ne vois pas bien ce qu’ils faisaient là).

Les fruits du dragon. Je n’en ai pas goûté et je le regrette!

des ramboutans. ça a la goût et la texture du litchi.

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Nous sommes donc partis juste après en voiture en voiture pour aller jusqu’au village du neveu qui hébergeait l’autel dédié au cousin mort. Nous avons un peu tourné pendant un moment, personne dans les 2 voitures ne se souvenait comment y aller! Et nous avons roulé, roulé, sur des petites pistes dans la campagne profonde. Nous sommes arrivés chez le neveu (de la mère de Mai) où une bonne partie de la famille était déjà arrivée.

La 1ere chose qu’on observe en arrivant dans cette maison, c’est l’imposant autel dédié aux morts qui occupe le centre de la maison. Pour entrer dans une pièce où se situe un autel, il faut se déchausser, se couvrir les épaules (heureusement j’avais prévu le coup) et il ne faut jamais lui tourner le dos. Pas facile d’y penser tout le temps mais comme je ne suis pas autochtone, la famille m’a expliqué que les ancêtres m’excusaient.

L’anniversaire de la mort, comme son nom l’indique, fête la mort d’une personne. Cela veux dire qu’il y a très souvent des fêtes d’anniversaire de mort mais tout le monde ne participe pas à chaque fois! Chacun fait comme il peut mais j’ai l’impression que les vietnamiens sont très attachés à cette tradition.

Pour ce jour, tout le monde avait apporté des offrandes : des fruits surtout, des cigarettes, de l’alcool et de l’argent. Pas mal d’argent. Il y avait du papier imprimé, pour se figurer des habits et de l’argent. Ça, c’était assez drôle.

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Bon vous allez me dire « que de gaspillage toutes ces offrandes !! ». Je pensais pareil mais pas du tout ! En fait les offrandes sont mises sur les autels, les morts se « servent » et après 3 ou 4 heures, les vivants peuvent manger, boire ou fumer ce qu’il y a dessus. Bon ce jour-là nous n’avons attendu que 30 min (certaines personnes étaient pressée mais les morts l’ont bien compris.

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Ensuite, il faut envoyer des choses dans l’eau delà : pour ça, il faut les brûler ! C’est pour cette raison qu’il y a des faux billets ainsi que des faux habits ! Tout est mis dans un tonneau, on y met le feu et de temps en temps, on verse un verre d’alcool histoire de désaltérer le mort. Sur tous les tas d’argent et d’habit en papier brûlé, le nom du destinataire est inscrit pour qu’il n’y ai pas de confusion une fois arrivé dans l’au-delà.

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Cette action est faîte par une ou deux personnes, plus les enfants. Je pense que pour eux c’est un moyen ludique d’apprendre les traditions et de les faire respecter. Pendant ce temps là, le repas était préparé.. par les femmes. Au Vietnam on ne peut pas dire que la parité des tâches ménagères existe.

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Entre tous ces moments je suis allée me promener avec Mai dans le « quartier » et j’ai revu mes insectes préférés! Les papillons! Qu’ils sont beaux dans cette région!

Comme quoi, les papillons aux ailes cassés peuvent quand même voler!

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Après cette petite ballade nous sommes revenues manger. Je ne mets pas beaucoup de photo de ce moment là parce que c’est avant tout un moment de détente et familial. C’était vraiment très sympa, les gens étaient très gentil avec moi. A savoir que lorsque vous êtes invités, vos hôtes vous mettrons d’office à manger dans votre bol de riz. J’ai cru exploser avec tout ce qu’on m’a donné!

Il y avait donc du porc cuit en brochette, du canard, des lamelles de bamboux (pas mauvais, très tendre mais sans trop de goût), du riz (évidemment), du poulet, du soja, des brèdes et du sang de porc cuit (miam!), avec toutes les sauces qui vont bien. Finalement dans la cuisine vietnamienne, c’est souvent la sauce qui rehausse le goût puisque tout est cuit à la vapeur ou à l’eau. J’ai dû aussi « trinquer » avec de l’eau de vie (impossible de vous décrire le goût, il n’y en avait pas!).

Un repas vietnamien est assez codifié: les hommes les plus anciens sont en hauteur, sur un lit par exemple et les plus jeunes en dessous et les femmes sont systématiquement par terre, séparées des hommes avec les enfants.

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En voyant la bouteille en plastique et l’étiquette je me suis dit « oh pu*ain, ça va décaper ». Finalement ça n’était pas de la vodka mais de l’alcool de riz et ça décapait encore plus que la vodka!

les lamelles de bambous

des mangoustans: il ne faut surtout pas manger la peau violette et dure qui est toxique

La texture ressemble à celle du litchi..

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Après ce repas, la plupart des gens sont repartis chez eux. Pour ma part, j’ai adoré passer cette journée familiale. J’ai appris des choses sur le culte des ancêtres, le respect qu’on les vivants pour les morts et surtout que la mort n’est pas forcément triste: cette journée était avant tout un moyen de se retrouver tous en famille pour passer un moment ensemble. Je n’aurai jamais cru dire ça un jour mais.. la mort peut rapprocher les gens!

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Et en bonus, des photos des petites filles trop chou avec qui j’ai passé la journée, dont une qui m’a laissé un sacré souvenir dans le cœur et la tête. Je l’aime cette petite <3

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