C’est la grande mode! Faire du volontariat pour se sentir utile et voyager en même temps! Bon je vais être honnête, ce genre de comportement m’exaspère. On ne fait pas du volontariat pour se sentir bien mais pour apporter sa pierre à l’édifice. De plus selon moi, une mission de volontariat de moins de 3 mois, ce sont des vacances, pas autre chose.
Je vais surement passer pour une orgueilleuse à parler ainsi mais c’est avec mon expérience que je parle. S’adapter à une nouvelle langue, de nouvelles personnes, un nouvel endroit, un nouveau mode de vie, de nouvelle mœurs, une nouvelle culture, un climat complètement différent de ce qu’on connait tout en travaillant pour une mission bien précise.. selon moi, ça n’est pas possible.
En France pourriez vous changer de boulot tous les 15 jours? C’est pourtant ce qu’il se passe lorsque vous partez 2 semaines au Cambodge pour donner des cours d’anglais à des mômes.
Un jour quelqu’un m’a dit qu’il n’était pas nécessaire d’être professeur ni même d’être originaire d’une pays anglophone pour apprendre l’anglais à des gamins vu que lui même avait passé 10 ans à l’école et ressortis sans parler anglais. Mais c’est bien là le problème: à l’école nos profs sont français et n’ont même pas l’accent adéquate..
Le volontariat ça n’est pas quelque chose que l’ont fait en coup de vent entre un voyage en Indonésie et un voyage au Laos. C’est un véritable engagement qui demande du temps, de l’énergie et souvent des compétences bien précise.
Le statut même du volontaire lui donne un aspect concret:
- Le volontariat est un engagement formel (contrat) pour une durée limitée à temps plein.
- Le volontaire n’est pas salarié mais perçoit une indemnité.
Si vous partez donner le biberon à des éléphants pendant 10 jours tout en payant 150€ pour faire cette activité, ça n’est pas du volontariat mais bien du bénévolat..
Je pense que le choix et la signification des mots est très important de nos jour et qu’il faudrait arrêter d’utiliser à tord et à travers des termes comme « humanitaire, volontaire, ONG », pour parler de 5 jours passer à construire une école dans la brousse.
Il serait judicieux également de se remettre en cause et surtout se remettre à sa place. Si vous décidez de faire du volontariat c’est avant tout parce que vous souhaitez travailler sur la durée et construire quelque chose de pérenne. Il faut bien se mettre en tête que ça n’est pas nous, occidentaux, qui allons apprendre à des sénégalais ou des indonésiens comment faire pour cultiver du riz ou construire une case de santé. Dans les contrats de volontariat, beaucoup de chose sont basées sur l’échange. Lorsque je suis allée en brousse malgache pour montrer d’autre manière de cuisiner aux femmes, c’est moi qui ai dû m’adapter aux conditions de préparation, de cuisson etc. Elles ont appris une nouvelle technique de cuisson. Nous avons mélangés nos savoirs pour obtenir un résultat. L’échange se fait des deux côtés.
Bon après cette mise au point, je vais donc vous donner quelques pistes pour faire du volontariat, demandant des qualifications spécifiques (ou non) tout en étant rémunéré et en s’imprégnant d’une nouvelle culture.
Le Service Civique (SC)
J’ai fais un SC en 2013. Il ne s’est pas très bien passé mais j’en ai tiré des conclusions! A présent, avant de partir travailler avec une association, je prend de plus amples renseignements.
Le SC est un programme créé par l’état français afin de mettre en relation les associations, les collectivités territoriales ou les établissements privés et les jeunes souhaitant s’engager pour 6 mois ou plus, en France ou à l’étranger. Il est indemnisé à hauteur de 573€/mois pour 24h/semaine minimum. Vous avez la possibilité de poursuivre des études ou de trouver un emploi à temps partiel pour compléter votre SC. La seule contrainte: avoir entre 16 et 25 ans.
Officiellement aucune qualification ni diplôme n’est requis. Le SV est normalement bien encadré et vous ne devez pas vous retrouvez seul à faire votre mission. Des formations préalables vous sont proposées afin d’approfondir vos connaissances sur le SC et votre mission.
A présent il existe de nombreuses missions à l’étranger et c’est un très bon moyens de partir une 1ere fois tout en étant encadré.
Les domaines d’interventions couvrent beaucoup sujet et peuvent donc s’adapter à un grand nombre de personne!
- culture et loisirs
- sport
- santé
- solidarité
- développement international et action humanitaire
- intervention d’urgence en cas de crise
- éducation pour tous
- mémoire et citoyenneté
- environnement
Pour voir les missions, rendez-vous sur le site!
Le Service Volontaire Européen
Le SVE est un programme de l’Union Européenne afin d’encourager la mobilité des jeunes de 18 à 30 ans. (si on loupe le coche avec le SC, le SVE est là!!).
Le SVE permet aux jeunes de se mettre au service d’un projet d’intérêt général à l’étranger durant 2 à 12 mois afin d’offrir une expérience formatrice, de développer la citoyenneté et la solidarité, de découvrir une autre culture/langue, etc.
Le volontaire relève d’un statut particulier. Il bénéficie d’une prise en charge totale sur place et d’une indemnité dont le montant varie selon les pays.
Le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI)
Le VSI a pour objet l’accomplissement à temps plein d’une mission d’intérêt général dans les pays en voie de développement dans les domaines de la coopération au développement et de l’action humanitaire. Toute personne majeure sans activité professionnelle peut effectuer un VSI. Toutefois des qualifications spécifiques sont requises. Les missions sont obligatoirement effectuées auprès d’associations internationales agréées par le ministre des affaires étrangères. Une indemnité comprise entre 106,06 € et 710,10 € est versée.
De plus, l’association qui vous accueille doit prendre en charge le transport, le logement et la nourriture. Seul le visa est à votre charge. Il ni a pas de limite d’âge pour effectuer un VSI.
Si vous connaissez une association étrangères qui souhaitent vous embaucher grâce à ce contrat, rien de plus simple! Il vous faut trouver une association française agréé porteuse du projet et trouver les financements. Vous pouvez vous rapprochez de France Volontaire ou de la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) pour en savoir plus.
Vous trouverez d’autre sortes de volontariat sur le long terme (ou non) sur le site de France Volontaires.
Il existe également des bourses afin de pouvoir partir à l’étranger (mais en ayant un vrai projet de solidarité internationale! ça ne va pas financer vos vacances en Thaïlande!!), j’essaierai de faire une article sur le sujet plus tard.
Si vous avez fais un VSI ou un SC, si vous êtes partis en volontariat de longue durée, n’hésitez pas à me contacter pour m’en parler! Je peaufinerai mon article grâce à vos expériences!!
Pour aller plus loin..
Je vous recommande également chaudement de lire les articles ainsi que de regarder les vidéos suivants qui pourront vous faire comprendre l’importance d’un vrai volontariat suivis sur plusieurs mois avec de vrais compétences.
La vidéo (en anglais mais sous-titré) d’une jeune femme ayant fait un reportage sur le volontourisme, ce nouveau « volontariat » (qui est en fait du bénévolat) en vogue en ce moment auprès des jeunes adepte du voyage sac-à-dos.
http://the-voluntourist.com/
Le témoignage d’Eléonore qui est partie en « volontariat » (mais là encore c’est plus du bénévolat) au Cambodge dans un centre pour enfants défavorisés. Ce témoignage touchant montre bien comment une mission de bénévolat peut-être perçu avant et après, les attentes et les résultats. Eléonore a ressenti sa mission comme un échec et l’explique pourquoi.
http://www.plusduntourdansmonsac.com/mission-volontariat-cambodge
Enfin, le témoignage (en anglais) de Pippa qui explique bien entre autre pourquoi construire avec un groupe de volontaire un bâtiment en brique dans un pays en voie de développement n’est absolument pas utile. Son témoignage émouvant nous montre bien que même lorsque nous nous sentons utile, nos actes peuvent être catastrophique pour les populations locales.
https://thsppl.com/the-problem-with-little-white-girls-and-boys-b84d4011d17e#.ihdcj254s
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Gardez toujours à l’esprit que « l’enfer est pavé de bonne intention«
Ne partez pas parce que « ils ont besoin de bras » ou « ils ont besoin de toutes les énergies possible ». Les pays sont en principe remplis de gens capable de construire une bibliothèque ou de prof pouvant donner des cours, notre action sur le terrain ne changera pas grand chose en moins de 3 mois.
Vous qui croyez venir en aide à des orphelins en Birmanie vous ne ferez peut-être que développer un trafic, une corruption et la traite d’enfant. Vous ferez aussi peut-être en sorte de détruire l’équilibre psychologique qu’un enfant doit avoir: des orphelins déjà durement éprouvé doivent-ils subir le défilé toutes les semaines de nouveaux bénévoles sachant qu’ils ne pourront pas s’attacher à ces personnes?
Demandez vous surtout, lorsque vous partez, quelle est votre plus-value par rapport au pays où vous allez. Je sais pour ma part que je suis utile à ODADI (une association malgache) parce que je suis douée dans la recherche de partenariat et la recherche de fonds sur internet. Internet n’est arrivé qu’il y a 5 ans à Madà (enfin dans les bureau de l’asso) et ils n’ont pas eu le temps de s’y former.
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