Le culte des ancêtres au Vietnam

Actuellement je suis en train d’écrire des articles sur des cérémonies religieuses auxquelles j’ai participé au Vietnam et je me rends compte qu’il faut que je fasse un article spécialement pour expliquer la relation qu’ont les vivants avec les morts ainsi que la spiritualité. Attention, je ne parle ici que de ce que j’ai vécu, entendu, compris et ce qu’on m’a expliqué. Ces traditions peuvent changer d’une région à l’autre.

Au Vietnam, on ne peux pas dissocier la mort et la vie (comme beaucoup de pays en voie de développement finalement..) et cela se ressent partout.

Dans chaque maison il y a un autel pour honorer la mémoire des morts. Ce autel doit se trouver en hauteur, le plus en hauteur par rapport au monde des humains. Lorsqu’une maison a plusieurs étages, il se situe au dernier. Lorsque la maison est de plein pied, l’autel est surélevée sur une étagère. Sur ce autel on retrouve systématiquement un pot pour faire brûler de l’encens, des offrandes (cigarette, alcool, fruits et fleurs) et quelque fois (souvent) la photo des personnes qu’on honore. Seul les morts jusqu’à la 4ème génération sont représentés sur les autels: après ils sont censés s’être réincarnés (lu dans le guide du routard). La plupart du temps ce sont les parents (père/mère) et les frères et les sœurs qu’on honore avec ces autels.

Les autels peuvent être tout simples (j’ai oublié de prendre des photos donc pas d’exemple pour là!) ou très grand. Certain sont de véritables joyeux, avec des incrustations de nacre dans le meuble supportant les offrandes.

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Ce culte se fait depuis la nuit des temps. Pour les vietnamiens, les âmes des morts survivent après la mort et guident les vivants dans chacun de leur pas: on demande l’aide des ancêtres pour guérir un enfant malade, pour réussir des examens ou pour le bon déroulement d’un voyage.

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Temple familiale destiné aux ancêtres au Vietnam..

C’est le 1er garçon de la fratrie qui doit perpétuer le culte des ancêtres et qui hérite donc de ce qu’on appelle « la maison familiale ». La maison familiale regroupe le culte tous les ancêtres d’une même famille qui porte le même nom. On peut remonter jusque très loin dans la filiation. Cependant,  de nos jours il est possible que, si le mort n’a pas de descendant garçon, se soit sa fille qui s’occupe d’entretenir ce culte. Le plus important en fait est que le culte continue.

La maison familiale est le noyau de la famille vietnamienne. C’est est un endroit de dévotion pour tous les morts et ancêtres de la famille. Elle est aussi le lieu où toutes les activités familiales s’organisent. Toute la famille se cotise pour payer les frais d’entretien de ce lieu qui est un site de rassemblement. C’est le cœur de la famille vietnamienne et elle se transmet de génération en génération. Les racines sont très importantes pour les vietnamiens.

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Le lieu où est enterré un mort n’est pas ce qui est le plus important. Certains morts ou disparus (pendant la guerre par exemple) et dont le corps n’a pas été retrouvé auront quand même une tombe. Elle sera vide mais les vietnamiens pensent que l’âme du mort la trouvera. Si le corps est retrouvé un jour, il sera enterré sous le monument.

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En plus de ce culte aux ancêtres, la plupart des vietnamiens ont un autel pour un génie. Dans chaque boutique vous pourrez en voir et dans les maisons d’habitation aussi. Par exemple, les parents de Mai (ma traductrice) ont un autel situé au rez de chaussé et où seulement eux (la maman et le beau-père) peuvent prier et mettre des offrandes. C’est pour remercier les génies d’avoir exaucés leurs prières .

Ci-dessous un autel que j’ai pris en photo. Il était sur le devant d’une boutique. On y retrouve la même chose que pour le culte des ancêtres: des offrandes, des fleurs et de l’encens.

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Vous l’aurez compris, les vivants et les morts se côtoient sans cesse au Vietnam. Cette dimension de la spiritualité est apaisante et bien moins angoissante que notre manière de voir la mort. Au Vietnam, les morts font partie de la vie et ils agissent tous les jours sur celle-ci.

Peut-être devrions nous réfléchir à ce mode de pensée?



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