Mes aventures à Carabane
Lundi 26 mai 2014 je voulais prendre un petit peu de temps rien que pour moi, alors je me suis décidée à m’accorder un court séjour sur l’île de Carabane. Mélanie y avait été avec ses parents et me l’a vivement recommandé alors je me suis décidée. Carabane se situe à l’embouchure du fleuve Casamance et à présent le bateau qui relie Dakar/Ziguinchor y accoste. Cela va permettre aux touristes de découvrir cette petite île, de développer l’économie et de foutre en l’air l’écosystème et la gentillesse des habitants. Intéressant non?!
La pirogue part tous les jours de Elinkine après la prière de 14h. Je suis partie la veille pour y être le mardi 27 mai. Je souhaitais surtout faire des achats au cap Skirring. Pour ça, une très bonne adresse: Ali Baba (de son vrai nom Ousmane GAYE) au marché artisanal. C’est un homme très gentil, vraiment très simple et il fait de jolis chose comme des petits avions, des petits taxi-brousse et des pirogues en bois. C’est super sympa et peux même les personnaliser. Il vend aussi toute sorte de sculptures plus ou moins jolies ^^ Mais il fait des bons prix, et ne cherche pas à arnaquer. Il n’alpague pas les touristes et ça, ça fait du bien.
Après avoir passé une nuit à Cabrousse je suis allée le mardi matin au Cap pour prendre mon taxi-brousse. Je suis partie vers 12h, et il y a environ 30 min de trajet vers Oussouye. De la j’ai pris un 2eme taxi, pour 20 min de trajet en direction de Elinknie. Nous étions donc à 7 dans une voiture 5 places ^^. Heureusement qu’il ni avait pas beaucoup de trajet!
Arrivée à Elinkine à 13h, je n’avais plus qu’à attendre la pirogue qui m’emmènerait vers Carabane. Ça a été assez long puisque nous sommes partis vers 16h. En effet la pirogue, c’est comme les taxi-brousse: elle part lorsqu’elle est pleine. Heureusement j’avais un bon livre!!
J’étais bien plus rassurée avec cette grosse barque que lors de ma sortir en pirogue dans la mangrove!! Par contre le trajet est tout de même assez long, au moins 30min. Lorsque le soleil tape, c’est contraignant. Mais le paysage est superbe.
Avant de débarquer je me suis fais engueuler par le piroguier parce que j’ai refusé de donner 1500F cfa alors que c’est 1000F cfa. Il m’a vraiment énervée, ça fait 1 mois qu’on me prend pour un pigeon parce que je suis blanche et qu’on me dit qu’on « a pas besoin de moi ». Ces gens vont pleurer après parce qu’ils n’ont plus de boulot parce que les touristes sont partis. ça m’énerve ce genre de comportement. ça me rassure parce qu’en débarquant j’en ai parlé à 2 jeunes gens qui m’ont accueillit et ils m’ont dis que ça n’était pas normal que le piroguier m’ait demandé tant, surtout que je n’avais pas de bagage.
Arrivée à mon hôtel, le Barracuda (toi aussi tu as directement la chanson de Claude François dans la tête quand tu entends ce mot?!) je m’installe dans ma chambre avec une superbe vu. Alors par contre même hors saison sans grand touriste sur l’île le patron ne fait pas de réduction. Dommage pour lui, certain touristes pourraient y rester plus longtemps si il y avait des avantage financier. C’est 11.000F cfa (soir environ 16€/personne) en pension complète, 8.000F cfa demi-pension et 6.000F cfa juste la chambre. Bon par contre la nuit comme il ni a pas de fenêtre nu de volet et bien ça pèle!!! Il y a eu plein de vent et j’ai vraiment eu froid. Donc si vous y aller, penser à prendre plusieurs petites laines.
Ensuite j’ai fais la visite de l’île avec Jean-Pierre et Bass, les jeunes gens qui m’ont accueillit au port. Ça tombait bien, c’est Jean-Pierre que je devait voir!! (Mélanie me l’avait recommandé).
Bon je n’ai pas eu droit au superbe couché de soleil puisque le temps était nuageux et venteux. Le soir j’ai mangé à la table de 3 espagnols et c’était délicieux: une sorte de ratatouille en entrée, ensuite du poisson (divin, pêché du jour) avec une sauce merveilleuse et du riz, et en dessert des mini-bananes (mais j’étais déjà gavé!!).
J’ai passé une assez bonne nuit, à part avoir très froid. Le lendemain, oh, mais quel est ce bruit?! C’est ça!!
La bateau que je vais prendre d’ici quelques heures.. ^^
J’ai pris la seconde pirogue pour repartir à Elinkine. Il y en a une qui part de Carabane directement à 8h et l’autre vient de l’île à côté, et est presque pleine lorsqu’elle arrive à Carabane. Elle passe à 10h. Nous voilà donc partis.
Arrivée à Elikine nous voyons les policiers sur la rive. Je dis à Jean-Pierre: ils sont venu pour toi? Haha!! Ha-ha. Non c’était pour moi ^^ Enfin.. pour moi, c’est un bien grand mot. C’était la police des frontière (vu que Elikine se trouve presque en bordure de mer, qu’il peut y avoir des clandestins, waouf waoufn la bonne blague, ils contrôlent chaque barque qui accoste) et ils contrôlaient si les arrivants étaient en règle avec leur papier. Et kicékavépa son passeport?!!! Je vous le donne en 1000!! C’était bibi!!! Il n’était paaaaas du tout content le monsieur A, je lui ai présenté la photocopie de mon passeport et il s’est fâché très fort, m’a dit dès la 3eme phrase qu’il allait me renvoyer en Franc et ce, dès le soir même. Je lui dis gentiment qu’il peux me parler plus calmement, que je comprend et que je ne suis pas idiote. Sa réponse « ça c’est vous qui le dites ». J’ai faillis lui sauter dessus mais l’image de prison sénégalaise m’a vite refroidis. Bon j’ai donc attendu sur le sable pendant un petit moment en essayant d’appeler ma mère, ma sœur, Mélanie, Abib, le consulat. Évidemment c’est toujours dans des moments pareil qu’on a plus de crédit et que personne ne répond!!
Bref j’attends, policier C arrive, me demande comment ça va, si mon séjour se passe bien, j’en profite pour lui dire que j’en avais un peu marre du comportement des hommes qui me traitaient mal parce que j’étais femme et blanche, que j’en avais assez d’être traité de raciste et de merde (oui oui c’est arrivé), que le nom « toubab » ça allait avec les enfants de moins de 10 ans mais au delà c’était malpolis (monsieur A m’avais appelé toubab. Tobubab c’est le blanc. C’est comme si en France un noir on l’appelait négro dans la rue. Je suis pas sur que ça passerait). Du coup monsieur A se radoucis, appel son chef, qui lui dis que je dois avoir mon passeport, qu’une personne du consulat doit aller chercher mon passeport à l’appartement et le ramener pour être sûre que je suis en règle. Je lui demande donc comment on va faire puisque personne n’est à l’appartement (et franchement les mecs du consulat je suis pas bien sûr qu’ils se déplacent pour ça).
A partir de là c’est un peu confus, Monsieur A décide de m’emmener au « poste » (là je n’étais pas bien rassuré, vu que les 3 quarts des policiers sont corrompus, je me suis quand même demandé si il n’allait pas abuser dans tous les sens du terme de sa situation) et oh miracle, ma soeur me rappelle. Je lui explique le topo, devant Monsieur A, ensuite je lui demande où on va et comment il s’appelle. Il me demande pourquoi. Je lui dis que c’est pour assurer ma sécurité si il m’arrive un truc. Là il d’est sentis un peu con et a essayé de me convaincre qu’il ne me voulait aucun mal (ça c’est vous qui le dites ^^).
Bon arrivé au poste il m’installe sur une chaise, dehors, sur la plage (ça dois être pire ailleurs quand même) et il me dit « je reviens je vais me déshabiller ». Heu ouai, mais t’avais pas dis que tu ne me toucherais pas?!! Bref, il a changé de tenu, m’a fais la leçon comme quoi ma photocopie devait être tamponné par la police ou gendarmerie pour dire que c’est un vrai, que je devais avoir mon visa. Bon c’est vrai j’ai fais l’andouille en n’ayant pas mon visa, je l’avoue et je l’ai dis au policier. Mais comme avec les soldats ça passait (aux barrages entre Kolda et Zig), je ne me suis pas posé de question. Alors apparemment les soldats ils ne savent pas ça, c’est pas leurs métier. Alors pourquoi nous contrôlaient-ils? Mystère..
Arrive l’un de mes moment préféré. Grand chef appelle Monsieur A, qui me le passe. Grand-Chef pas content du tout, m’explique qu’en France un étranger ne peux pas se promener sans ses papiers (en France on vouvoie les gens, on ne les tutoies pas déjà donc coté respect on a du mieux chez nous) qu’il ne peut pas m’accueillir sur le sol de Elikine, que je dois repartir à Carabane. Biiiien.
Moi: Si vous téléphonez à la douane, à l’aéroport de Ziguinchor ils vont vous dire que j’ai fais refaire mon visa le 17 mai. Grand-Chef: Mais ça n’est pas à nous de chercher des preuves pour savoir si vous êtes en règle, c’est à vous de nous le prouver.
Hahahaha épique cette phrase. Alors à quoi il sert Grand-Chef? Ou même Monsieur A? Parce que franchement c’est pas avec les 2 pirogues de personnes qui arrivent par jour qu’ils sont surchargé de travail.
Bref, là je suis en colère, je demande à Monsieur A comment je fais pour repartir à Carabane, ou même ailleurs, comment je fais pour me loger, manger? J’ai 10.000F cfa sur moi, je fais comment? Et là Pépère me dit un truc du genre « ah ben ça vous fera quelque chose à raconter ». Olàlà qu’est ce qu’il ne fallait pas dire. J’ai brodé et dis que j’étais journaliste, que j’avais un blog et que bien sûre, je n’allais pas me gêner pour dire comment ça se passe au Sénégal, entre les mecs qui draguent juste pour le fric, comment les gens nous parles, comment la police nous parle. Monsieur A veux faire le malin et dis « et bien on va appeler votre directrice de blog alors ». Ça lui a coupé la chique quand j’ai dis que c’était moi et que je marquais tout ce que je voulais sur ce blog.
Alors après il se radoucit, me dit ok je vous laisse passer, je peux même vous ramener à Zig blablaba. Je le laisse parler 10 min et je dis que vraiment je dois y aller. Il m’accompagne à la gare, attends que je sois monter dans le taxi et que j’ai pris son numéro de téléphone pour partir.
Alors oui j’ai fais un erreur en n’ayant pas de photocopie certifiée, ou même mon passeport mais je pense qu’il pouvait me le faire comprendre autrement qu’en me traitant d’idiote et en me menaçant de me renvoyer en France. De toute façon je m’en fout, je rentre bientôt!
Bref, ça m’a quand même fait rire. J’ai eu affaire à 4 policiers, sur les 4 au moins 1 est corrompus et après ils viennent me faire la leçon. Comment je sais qu’ils sont corrompus? Parce que Jean-Pierre m’a demandé par la suite si j’avais dû payer.. Ça veux tout dire.
Bon sinon dans toute l’histoire j’ai commencé un livre très bien, à 50 pages de la fin je l’ai posé sur une chaise à Carabane et je l’ai oublié. Donc j’étais très frustrée de ne pas pouvoir le terminer !!! (même si je sais comment ça va se terminer, le plus important c’est de savoir ce qui se passe entre les 2 ^^).
J’ai serrée les fesses jusque Zign en espérant ne pas recroiser la police des frontières et après tout à été très bien!!! J’ai acheté et vu plein de belle chose, c’est le principale! Et cette histoire avec la police m’a fait un peu rire quand même (sauf quand je me suis retrouvée seule dans la voiture avec Monsieur A et qu’il ne voulait pas me dire où on allait).
Sur la route…
Quelle aventure Chounette!!! Je pense que personne n’aurait été rassurée à ta place !
Par contre, quand tu dis : »En France on vouvoie les gens, on ne les tutoie pas déjà donc coté respect on a du mieux chez nous », il ne me semble pas que ce soit la réalité. Il y a beaucoup de personnes d’origine étrangère et même française qui se plaignent de ça justement en France. Et le phénomène ne date pas d’aujourd’hui ! En effet, il y a plus de 30 ans, je gardais un petit Julien dont le papa était Martiniquais et contrôleur SNCF ! Un jour il est arrivé en retard parce que justement il s’était fait contrôler par la police, et d’emblée ils l’avaient tutoyé tout en lui demandant sa nationalité !!!. Il s’était alors permis de leur rappeler la nécessité du vouvoiement, et était très en colère du non respect à l’égard de l’humain. Comme quoi, c’est bien la différence de couleur de peau qui n’est respectée nulle part ! (la Martinique fait bien partie des DOM-TOM non ? donc il était français)
Ah oui effectivement.. Vu sous cet angle, j’ai changé d’avis! Foutu couleur de peau ..^^
Je n’avais jamais mon passeport avec moi, c’est même une règle de base qu’on te donne en arrivant: bcp trop risqué, si tu te le fais piquer?! Et se faire piquer son sac, disons que, ça arrive, au Sénégal à mon avis comme au Cameroun… (3 fois en 2 mois pour une amie à Yaoundé). Bref tout le monde se balade avec des copies!! Alors oui, tu peux faire « certifier » ta copie, c’est à dire payer – un prix tout à fait aléatoire en fonction de comment le gars à qui tu t’adresses te juges capable de négocier et comment tu négocies effectivement…- pour qu’ils le tamponnent. Là j’imagine qu’ils voulaient de l’argent! Enfin j’t’imagine très bien t’énerver et te défendre, j’en viendrais presque – presque hein – à les plaindre de t’avoir eu en face comme riposte…lol
Allez tiens bon ce qu’il te reste à tirer! T’aura sfais le plein de trucs à raconter, c’est clair…:)
Bisous!
Ml
PS: tu nous reviens quand alors?!