Journée Mondiale contre les Mutilations Génitales

Les mutilations génitales, comme tout le monde, j’en ai entendus parler. Tout comme la faim dans le monde, le viol comme arme de guerre etc, je trouvais ça inhumain et affreux. Pour que tout le monde comprenne, une Mutilation Génitale, c’est une intervention qui altère ou lèse intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales.

Ces MGF sont pratiqué sur des enfants de 1 ans à des jeunes filles de 15 ans, voir plus.

Elles provoquent des douleurs et des complications terribles:

  • non-cicatrisation
  • formation d’abcès
  • kystes
  • croissance excessive des tissus cicatriciels
  • infections urinaires
  • rapports sexuels douloureux
  • prédisposition renforcée au VIH/SIDA, à l’hépatite et à d’autres maladies transmissibles par le sang
  • infections de l’appareil reproducteur
  • pelvipéritonites
  • stérilité
  • règles douloureuses
  • obstacle urinaire chronique/calculs vésicaux
  • incontinence urinaire
  • arrêt de progression du travail
  • risque accru d’hémorragie et d’infection pendant l’accouchement.

De plus en plus de cas de MGF qui sont recensées en Europe, en Australie, au Canada et aux États-Unis, essentiellement parmi les immigrantes venues d’Afrique et de l’Asie du Sud-Ouest. Parce que oui, il existe des cas de MGF en Asie et en Amérique du Sud.

L’OMS a fait un article très complet sur ce phénomène (et j’en tire la plupart de mes info pour cet article) et explique les raisons de ces actes:

Facteur culturel, religieux et sociaux:

Les mutilations sexuelles féminines sont le produit de divers facteurs culturels, religieux et sociaux au sein des familles et des communautés.

  • Là où elle relève d’une convention sociale, la pression sociale qui incite à se conformer à ce que font ou ont fait les autres constitue une forte motivation pour perpétuer cette pratique.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont souvent considérées comme faisant partie de la nécessaire éducation d’une jeune fille et de sa préparation à l’âge adulte et au mariage.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié, c’est-à-dire que ces pratiques ont à voir avec la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon les croyances de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aiderait les femmes à résister aux actes sexuels «illicites». Lorsqu’une ouverture vaginale est obstruée ou rétrécie (type 3 ci-dessus), la crainte de douleurs en cas de réouverture, et la peur que cette réouverture soit découverte, sont censées décourager les femmes d’avoir des relations sexuelles «illicites».
  • Les mutilations sexuelles féminines sont associées à des idéaux culturels de féminité et de modestie, selon lesquels les jeunes filles sont « propres » et « belles » après l’ablation de parties de leur anatomie considérées comme « masculines » ou « malpropres ».
  • Bien qu’aucun texte religieux ne prescrive cette intervention, les praticiens pensent souvent qu’elle a un fondement religieux.
  • Les autorités religieuses adoptent des positions variables à l’égard des mutilations sexuelles féminines: certaines les préconisent, d’autres les considèrent comme étrangères à la religion et d’autres encore contribuent à leur élimination.
  • Les structures locales du pouvoir et de l’autorité, tels que les dirigeants communautaires, les chefs religieux, les circonciseurs et même certains agents de santé peuvent contribuer à conforter cette pratique.
  • Dans la plupart des sociétés, les mutilations sexuelles féminines sont considérées comme une tradition culturelle, argument souvent avancé pour les perpétuer.
  • Dans certaines sociétés l’adoption récente de cette pratique s’explique par la volonté de copier les traditions de groupes voisins. On trouve parfois à son origine un mouvement de recrudescence religieuse ou traditionnelle.
  • Dans certaines sociétés, les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées par des groupes nouveaux lorsqu’ils arrivent dans des zones où la population locale les pratiquent.

Tout ça je ne l’ai appris qu’il y a récemment. Il est vrai que je ne me suis jamais trop intéressée à la question, jusqu’à..

Jusqu’à ce que je rencontre un Imam. Un Imam dans la religion musulmane, est la personne qui dirige la prière et qui est savante quant à la connaissance des rites de l’Islam.

J’ai rencontré cet Imam lorsque j’habitais à Kolda, au Sénégal. Je n’ai jamais trop parlé de cette épisode parce que je garde un souvenir mitigé de cet entrevue et surtout parce que je regrette de ne pas avoir été plus loin dans la discussion et la découverte de cette personne.

Je ne pourrai pas vous dire comment il s’appelle, ni quel âge il a. Je sais juste qu’il habitait en face de chez moi, qu’il avait 3 enfants, 2 garçons et une fille. Sa fille, l’ainée, devait avoir 10 ans. Et elle était voilée. J’ai vu beaucoup de petites filles voilées au Sénégal et une fois la surprise, la révolte et l’incompréhension passé, et bien on fait avec.

Ce qui est le plus étonnant la dedans, c’est que son papa, ce fameux Imam, était une personne savante et était très demandé lors des conférence.. contre le mutilation génitale féminine (MGF).

En effet, il combat farouchement cette pratique. Comme expliqué plus haut, les ‘pro » des MGF justifient cette pratique par la religion. Hors, à aucun moment, nul part, il est écrit dans le Coran ou dans les textes Musulmans un telle chose. Les MGF ne peuvent pas se justifier par la religion. Seulement, la plupart des gens qui acceptent de faire subir cette horreur aux femmes sont illettrés ou n’ont pas suivis de scolarité, et ne peuvent donc que croire ce qu’on leur raconte. Et l’Imam de Kolda est là pour combattre cette pratique.

Parce qu’au Sénégal, et bien les MGF sont loin d’être abandonnées!! Comme le montre cet article.

Il m’a donc expliqué son travail et.. m’a montré des photos. Rien à voir avec ce que vous pouvez trouver sur google dans image quand vous cherchez mutilation génitale.

J’ai vu ce qu’était un « sexe » de femme ayant subit une MGF. ça ne ressemble en rien à un sexe. On dirait un sexe de Barbie: tout lisse, sans trou, sans rien. Du plastique. Ce genre de chose en 2015 ne devrait plus exister. C’est une abomination. Les douleurs physique et psychologique de ces femmes doivent être sont terribles.

Ce genre de pratique n’existe que par l’incompréhension et le manque d’information. Il suffit d’informer les femmes, les hommes, les jeunes filles sur ces pratiques et leurs complication pour qu’en une génération ce genre de chose s’arrête. Il est temps d’en parler, d’en discuter autour de vous, de relayer les informations et d’aider les associations qui combattent ces horreurs.

Le site de l’UNICEF où j’ai puisé mes infos

Le site des Nation Unis où j’ai puisé d’autres infos et où on parle de la journée contre les MGF.

Plan s’engage contre cet pratique. Aidez les à se battre.

petite précision: oui, la conversation avec cet Imam m’a beaucoup appris, mais.. comment un religieux, qui parle avec autant d’aisance des MGF, de la sexualité, peut-il voiler sa fille de 10 ans? ça, je ne l’ai toujours pas compris. Et je n’ai pas osé lui demander. Peut-être le reverrais-je l’an prochain?! En 2016, il est prévus que je retourne au Sénégal!

petite précision de 2016: oui je suis retournée voir l’Imam et même qu’on a encore discuté des MGF. J’en ai réécrit un article tellement j’étais secouée..



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